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Portrait d'Alumni entrepreneur - Emma GIRAUD (P29), Fondatrice de MÉNORÉE
Racontez-nous votre parcours depuis l'EBI et l’histoire de votre entreprise.
Je fais partie de la promotion P29 et j’ai choisi la spécialisation en recherche & application. Mon parcours professionnel a débuté par des stages particulièrement enrichissants, qui m'ont permis d’explorer la diversité des sciences du vivant et des bioindustries : en pharmacie (qualité et préparation magistrale chez Delpech), en recherche hospitalière à l’hôpital Bichat sur les mycobactéries présentes dans l’eau, et en R&D agroalimentaire chez le distributeur de spécialités Azelis.
Ces expériences ont nourri mon envie de porter un projet à la fois utile et aligné avec mes convictions. Ainsi, à ma sortie de l’EBI en 2023, j’ai décidé de me consacrer pleinement à l’entrepreneuriat en fondant Ménorée, une entreprise dédiée à l’accompagnement naturel du cycle menstruel, avec un focus particulier sur le syndrome prémenstruel (SPM). Ce sujet, encore trop peu abordé, touche pourtant de nombreuses femmes au quotidien. Ménorée entre dans une phase clé de son développement, avec une campagne de financement participatif en cours sur Ulule https://fr.ulule.com/menoree-ton-allie-du-cycle-menstruel/, en préparation de sa mise sur le marché prévue à la rentrée 2025 !
Comment a émergé votre envie d'entreprendre ? Quelles étaient vos motivations ?
En relisant des tests d’orientation effectués au lycée, j’ai réalisé que la dimension entrepreneuriale était déjà présente, discrètement, depuis longtemps. Mais mon envie d’entreprendre s’est véritablement révélée à l’EBI, lors du projet de marketing et création d’entreprise en 4e année d’étude. En tant que Cheffe de Projet d’une équipe de 15 personnes, j’ai découvert ce que j’avais au plus profond de moi : l’envie d’exercer un métier porteur de sens, aligné avec mes valeurs, et d'agir concrètement pour améliorer la santé.
A l’issue de ce projet, j’ai compris que l’entrepreneuriat était pour moi bien plus qu’une option : c’était un appel. L’équipe avait travaillé sur la santé de la femme, un sujet qui m’a immédiatement interpellée. Ayant moi-même été concernée par les douleurs menstruelles, j’ai su que je voulais créer des solutions naturelles pour accompagner les femmes tout au long de leur cycle menstruel, notamment face au syndrome prémenstruel (SPM), un sujet encore trop peu reconnu et pris en charge.
De votre point de vue, quelles sont les qualités essentielles pour s'épanouir dans l'entrepreneuriat ?
Pour moi, être entrepreneure exige une grande résilience, de la curiosité et surtout une forte capacité d’adaptation. C’est un quotidien fait de nouveaux défis, d’incertitudes, de décisions à prendre sans toujours avoir toutes les cartes en main.
Il est essentiel de savoir s’entourer, d’écouter — les autres, mais aussi soi-même, ses capacités comme ses limites — d’apprendre vite et d’accepter de se remettre en question sans cesse. Et, bien sûr, avoir une bonne dose de passion et de motivation pour continuer à avancer même dans les moments de doute, et lorsque l’on jongle avec tous les domaines.
Comment avez-vous procédé pour lancer votre projet ? Avec des associés ? Avec quel accompagnement ? Quels objectifs ?
En 5e année, quelques camarades de promo m’ont accompagnée pour continuer le projet, alors appelé Bloosens. Mais à l’issue de nos stages et alternances, j’ai décidé de poursuivre seule l’aventure entrepreneuriale et de fonder Ménorée. Pour démarrer, je me suis entourée de structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat, j’ai suivi des formations complémentaires, et j’ai en partie autofinancé les premières étapes du projet.
Mon objectif était clair : créer une solution naturelle, efficace, bio et fabriquée en France pour soulager les inconforts liés au cycle menstruel. Pour cela, j’ai réalisé une étude de marché sur plusieurs mois, analysant en détail les acteurs, les consommateurs, et les fournisseurs. Cela m’a permis d’élaborer un prévisionnel financier complexe, qui m’a demandé beaucoup de temps car chaque modification de paramètre impliquait de nombreux recalculs. J’ai appris à contacter des partenaires, des fabricants, des fournisseurs etc. J’ai aussi constitué un groupe de consommatrices cibles pour les associer au développement de Ménorée et créer une communauté engagée autour de la marque.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Comment les avez-vous surmontées ?
L’un des plus grands défis – et qui demeure - a été de jongler avec toutes les casquettes : formulation, réglementation, stratégie, communication, financement… Tout cela requiert une rigueur immense et une capacité d’organisation que j’ai dû sans cesse affiner au fil des mois (pourtant on m’appelle « la reine de l’organisation », parfois à l’excès). Il y a eu aussi des moments de solitude, où les doutes s’installent. Pour y faire face, je me suis entourée de mentors, d'autres entrepreneurs et de groupes de soutien. Je me suis aussi beaucoup formée, notamment sur les sujets que je maîtrisais moins comme le juridique ou la vente en pharmacie.
Aujourd’hui ma principale difficulté réside dans l’aspect commercial, un domaine dans lequel je dois encore renforcer mes compétences. C’est pourquoi je m’entraine, je me forme et je m’entoure (eh oui je suis ingénieure avant tout, chaque profil a ses forces et ses défis !).
Quelles opportunités ont contribué à l’essor de votre business ?
Mon réseau a joué un rôle central : les échanges avec d’autres entrepreneurs qui ont réussi, le soutien de mentors qui m’ont énormément aidé sur le plan du développement personnel, ainsi que des contacts en pharmacie et dans la distribution. Le soutien de mes proches a également été un pilier essentiel.
Les retours très positifs des premières consommatrices ont aussi été un vrai levier : ils m’ont permis de concrétiser le projet, d’adapter mes produits et de valider l’intérêt du marché. J’ai également eu l’opportunité d’échanger avec des professionnels de différents domaines, ce qui m’a permis d’affiner ma stratégie commerciale.
Que vous a apporté votre formation pour entreprendre ?
L’EBI m’a donné une formation scientifique solide, mais surtout, elle m’a enseigné la polyvalence, l’adaptabilité, le travail en équipe et la recherche de solutions. J’ai acquis une vraie capacité à gérer des projets de A à Z, à comprendre les enjeux techniques tout en gardant une vision globale.
Je retiens aussi la richesse humaine de l’école : cette capacité à collaborer avec des profils très différents, à innover ensemble, à mener des projets ambitieux. Aujourd’hui, je mesure pleinement à quel point ces compétences me sont précieuses au quotidien dans mon aventure entrepreneuriale.
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